De la démocratie en urbanisme

Avant-propos :

La ville, lieu où se déploient nos activités humaines, a un impact fondamental sur nos modes de vie. Elle régit les interactions entre chacun de nous, qu’elles soient souhaitées ou subies. Elle impose des usages et des pratiques et fixe un certain nombre de contraintes. Enfin, elle se compose d’espaces produits de plus ou moins bonne qualité.

Pourtant, elle n’est jamais traitée comme un sujet politique et fait l’objet de peu de débats. On préfère parler de l’environnement, de l’économie, de la sécurité…alors que la ville constitue le lieu où s’incarnent ces thématiques. Segmentées, ces politiques ne produisent pas une ville de qualité et nous tenterons d’en faire la démonstration.

Dans un second temps, il s’agira de s’interroger sur la pertinence et la difficulté de penser la ville avant d’y inscrire des politiques en tous genres. Absente de la pensée de nos dirigeants, ou au mieux perçue comme un espace à contrôler à tout prix, la ville peut-elle devenir un espace de libertés ou doit-elle être cantonnée à jouer un rôle de spatialisation du contrôle social sous toutes ses coutures ?

Enfin, nous nous pencherons sur le caractère démocratique de la production urbaine aujourd’hui. Est-il possible de produire des villes plus intéressantes que ce qu’on nous propose ? Qu’elles en seraient les conditions de réalisation ?

SOMMAIRE :

Une ville morcelée

I- L’organisation de l’action publique, entre illisibilité et absence de moyens

La répartition aberrante des compétences et son illisibilité

Les fondamentaux urbains, des déchets aux équipements

Les interfaces d’acteurs, un impensé de l’action publique

 

II- Des élus peu éclairés et dotés d’œillères

Pourquoi ils ont mangé le politique ?

Tout pour être élu au détriment de l’intérêt général

Rallumer la lumière chez l’électeur

 

Pour des villes libres

I- Le retour du local

Quand le monde bascula

Le pouvoir sans l’argent

La place des uns et des autres

 

II- Des utopies à la possibilité de rêver

La créativité de chacun au service de tous

Ne pas s’interdire d’imaginer qu’il puisse en être autrement

Se libérer ensemble des contraintes

 

De la démocratie en urbanisme

I- Mafia urbaine et gros magots

La logique économique, moteur de la production urbaine

Quand le BTP va, tout va

La domination technocratique

 

II- Savoir comprendre et ne plus se faire prendre

Apprendre à comprendre, un droit fondamental

Pour l’émergence d’un nouvel acteur

Dispositifs impératifs et engagement

Habitants, logements sociaux et dynamiques alimentaires : comment l’alimentation peut-elle être un levier de transformation et de revalorisation des territoires ?

L’alimentation est l’un des premiers critères du « bien-être en ville ». Bien manger satisfait des besoins biologiques, mais c’est aussi un acte social et culturel. Moment convivial et moment d’échange entre les familles et entre les habitants, une alimentation de qualité ne doit pas rester le privilège de ceux qui en ont les moyens. L’enjeu de la démocratie alimentaire entendue comme la capacité de chacun de comprendre et d’agir sur le contenu de son assiette nous apparaît comme un levier fondamental d’un mieux être collectif.

Pour explorer ce champ, Ville Infinie se propose d’intervenir auprès des habitants, d’organiser et d’animer un ou plusieurs ateliers pour discuter avec eux autour des questions d’alimentation :

  • Comment appréhendent-ils le système alimentaire, est-ce qu’ils choisissent ce qu’ils mangent ?
  • Quel est leur rapport à l’alimentation en général  et quelles pratiques d’achat mettent-ils en place aujourd’hui pour s’approvisionner ?
  • Quelle place tient l’alimentation dans leurs quotidiens et quels regards les habitants portent-ils sur la mutation du système alimentaire ?
  • Peuvent-ils en être partie prenante ou vont-ils rester spectateur ou consommateur passif ?

L’objectif de ces ateliers est de recueillir des paroles d’habitants sur leurs pratiques et d’échanger sur ce qu’ils souhaiteraient mettre en place, ou voir se développer à leur échelle.

Ville Infinie se situe au croisement d’un urbanisme citoyen et de l’étude des systèmes alimentaires. Nous proposons de rechercher des solutions économiquement soutenables en associant les gens qui vivent la ville au quotidien pour améliorer le « bien-être collectif ». En s’inspirant des initiatives existantes et des dynamiques en cours, l’ambition est d’imaginer de nouvelles expérimentations associant les bailleurs sociaux et l’ensemble des acteurs agissant dans les quartiers.

Semaine 38 – Les Eglises du changement.

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Semaine 38 – Les Eglises du changement.

 

Semaine 38, c’est la disette de la nouvelle fraîche à vous faire liker comme des fous… Sans doutes la faute à Mr S. qui annonce son retour à grands renforts de médias et de mensonges. Le sauveur est là, rassurez-vous, la France va aller mieux.

De notre côté, on est pas vraiment convaincu que la France va mal mais on se dit parfois que ça serait bien de tout remettre à plat pour revoir le système, le contrat social et les modes de fonctionnement. Certains appellent ça la 6e République, d’autres prônent des changements par le bas avec des villages alternatifs Alternatiba pour tenter de changer le système et pas la planète. Dans la mouvance du mouvement des Villes en transition, ils se sont rassemblés sur le Triangle de Gonesse le week-end dernier pour donner à voir les changements possibles. Des associations, le collectif contre EuropaCity, des militants, le parti Nouvelle Donne bref, un joyeux bazar pour changer le monde.

La question centrale de ces changements est toujours celle du sacro-saint Business Model mais rassurez-vous des jeunes diplômés tout droit sortis de HEC, ESSEC, Dauphine voire même Sciences Po s’engouffrent dans le Social Business (si si, ce terme existe vraiment). Ils sont pleins de bonnes intentions, veulent faire de l’ESS en mode start’up parce que c’est cool ou parce qu’ils y croient. En tous les cas, ils sont et pour l’instant il est difficile de distinguer l’effet de mode d’un vrai changement de modèle. Même si le changement ne se décrète pas (bien que certains aient essayés), une lame de fond plurielle semble prendre forme. De là à dire que le XXIe siècle sera celui d’un retour à la raison, à des valeurs humaines et sonnera le glas du capitalisme triomphant, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas aujourd’hui. Il nous reste un peu moins de 86 ans pour en juger.

On entend souvent que la ville est le lieu du changement et que cette forme d’organisation sociale doit nous permettre d’atteindre les objectifs d’un développement durable. Quand on pense aux problématiques diverses auxquelles elle est confrontée, ça nous fait doucement rire. Heureusement la Smart City est là pour faire des villes agréables… Personne n’a trouvé mieux ? Ce qu’il manque plutôt que de la technologie, ce sont des lieux accessibles au public gratuitement pour permettre aux gens motivés (notamment ceux cités plus haut) de se rassembler et d’échanger pour construire des projets. C’était le rôle supposé de la place publique (de mon vivant, je n’ai jamais vu une place servir à ça…) et aujourd’hui, les seuls lieux qui peuvent encore avoir ce rôle sont les Eglises et autres lieux de culte. Le message diffusé depuis un paquet d’années n’a pas vraiment évolué et ne va pas forcément dans le sens de l’ouverture. Pourtant, il y en a un peu partout, il y a un grand espace central et en général une très bonne acoustique et une atmosphère sereine, propice à l’échange et à la discussion. En plus, ces lieux, sont vides la plupart du temps… Tellement vides que dans certains pays, les Eglises ont été transformées en équipements publics (Québec, Ecosse…).

Pour changer le monde, il faudra peut-être commencer par squatter les lieux de cultes.

Optimisation foncière et mutualisation, Amen, Inch’Allah, les évangélistes ont de l’avance.